· 

Comment quilter?

Comment quilter votre patchwork

 

La question recouvre différents aspects :

- Aspect pratique : comment faire pour matelasser, comment apprendre à quilter,

- Et un aspect technique : quel moyen utiliser.

 

Nous nous intéresserons au second qui est déjà bien vaste.

Commençons par le commencement !

 

Pourquoi faut-il matelasser votre patchwork?

Les raisons sont multiples, et celles développées ci-après ne sont pas exhaustives.

 

-          Pour une première et bonne raison, permettre de porter à la vue de tous votre ouvrage, qu’il serve à décorer un mur, un canapé, un lit, etc…….

 

Si vous laissez dans votre intérieur un ouvrage que tout un chacun peut toucher, la tentation immédiate de tout visiteur sera de le retourner. Et là ………… il n’y a que des marges de couture, qui peuvent certes être superbes, mais c’est décevant. Ne me dites pas que vous-même lorsque vous voyez un patchwork, vous ne faites pas ce geste.

 

Par conséquent, vous cachez soigneusement votre ouvrage au fond d’une armoire ou d’un panier, là où personne ne pourra le trouver !

 

Dès lors, pourquoi avoir passé tant de temps à le créer, à couper tous ces petits bouts de tissu, à les assembler, ………… pour qu’il finisse manger par les mites. Vous me direz que vous utilisez de l’antimites.  Mais nos armoires regorgent de ces ouvrages qui sont restés après achèvement des tops cachés. Triste vie ………. Ne méritent-ils pas mieux?

 

-         


-          La seconde est d’assurer la pérennité de votre patchwork.

 

Je ne vous cache pas que très longtemps j’ai détesté la partie matelassage et donc si l’ouvrage était destiné à un usage pratique concret, je montais vite fait comme je pouvais un sandwich, quelques points de quilting main et …………… toujours une bonne excuse pour abandonner le matelassage en chemin : trop lourd, trop chaud, mes chiens se couchent sur l’ouvrage et je n’arrive pas à le bouger, etc……….

 

Je finissais par utiliser mon patchwork comme il était, un peu quilté, beaucoup laissé à l’état de sandwich de base.

 

Quelques mois plus tard, au gré des lavages, du sort subi par un usage quotidien, des coutures commençaient à céder, j’aimais de moins en moins ce qu’il devenait et hop ……. remisé au fond du placard.

 

 

Dommage d’investir tant de temps et d’argent (car il faut admettre que notre passion a un aspect financier) pour vivre l'espace d'un instant et non d’une vie.

Prenons la décision de cesser ce comportement!

Prenons la décision de matelasser systématiquement nos ouvrages


De nombreuses possibilités s’ouvrent aujourd'hui à nous.

Une certitude, il n’y a pas de bonnes ou mauvaises méthodes de matelassage, de vrai ou faux quilting ! Toutes les techniques méritent le même respect, ne serait-ce que parce que le résultat sera un quilt terminé, ce qui sera toujours une meilleure solution qu’un quilt au fond d’un placard !


Matelassons nos ouvrages à la main ou à la machine

Matelassage a la main


Matelassage main

 

Le matelassage à la main, souvent défendu en France par une arrière-garde qui se veut la police du vrai patchwork, est une excellente solution si vous avez le temps (notamment si votre ouvrage est grand) si vous ne souffrez pas de rhumatismes dans les doigts, si vos yeux sont toujours vaillants, et si vous AIMEZ !

 

Je suis toujours admirative devant les ouvrages de QUILT DE LEGENDE  lorsqu’il m’est permis de les contempler ici ou là en France et à l’Etranger.

Mais ce n’est pas pour moi. Merci, je passe mon tour.

 

Le vrai matelassage à la main ne serait-il pas celui des amish  et des Quilting Bees ? Le matelassage amish est probablement dans le monde occidental, la reproduction la plus fidèle de la tradition du matelassage.

Esther Miller et son élève en passe de devenir le futur grand maître  de la technique, Alexia Rosfelder, nous permettent de nous former au quilting amish.

Je vous recommande un cours avec l'une et/ou l'autre. 

Quelque soit la technique que nous utilisons, elle ressort toujours grandie de l'expérience.

D'autant qu'Alexia est non seulement une quilteuse main accomplie, mais également une grande professionnelle du quilting long arm.

 

Passionnant !

 

Personnellement, j’ai passé un merveilleux moment, mais les articulations de mes doigts n’ont guère apprécié.

 

 

matelassage a la machine

Matelassage machine

Contrairement à ce que des adeptes du matelassage main peuvent penser, le matelassage à la machine est certainement l’un des plus complexes, surtout si vous travaillez sur votre machine à coudre.

 

Et non, il ne suffit pas de sélectionner le point quilting et le bouton démarrer !

 

Examinons les différentes solutions pour quilter sur la machine à coudre :

 

De plus en plus, notamment dans le mouvement patchwork moderne (Modern Quilt Guild), le recours au pied de biche classique, s’avère être une très bonne solution. Parfait si votre ouvrage est plutôt géométrique. Je vous conseille notamment les cours de Jacquie Gering, l'une des grandes professionnelles en la matière, que vous pouvez trouver sur la plateforme d’e-learning bluprint (en anglais).

 

Le pied de quilting (pied à repriser ou pied spécifique ) ou le pied à règles.

Les fabricants de machine à coudre devant l’ampleur du phénomène, notamment aux USA, ont créé des pieds spécifiques pour le matelassage à la machine à coudre, comme pour leurs grandes sœurs les Long Arm.

 

Ces pieds couplés à des machines de plus en plus perfectionnées avec des bras de plus en plus hauts et de plus en plus larges, nous permettent de réaliser de petites merveilles de matelassage (Sue Nickels et sa sœur Pat Holly plusieurs fois Best of Show à Paducah en sont une parfaite illustration).

 

Je vous sens déjà vous envoler vers des rêves de matelassage, vous avez trouvé la solution  …. Il faut néanmoins redescendre sur terre très vite.

 

Premier problème : il vaut mieux apprendre à matelasser, à moins d’être particulièrement douée.

Des petites règles de bases vous feront gagner des heures mais n’empêcheront pas qu’il y a un maître mot en la matière : l’entrainement !

L’entraînement sur papier pour mémoriser les dessins de quilting afin qu’ils soient imprimés dans votre cerveau, l’entraînement sur la machine.

 

Sauf exception, on n’apprend pas à matelasser du jour au lendemain!

 

Mais si vous êtes prête à travailler pour finalement écouter ronronner harmonieusement votre machine à coudre, n’attendez pas, c’est une excellente solution, mais en prenant quelques précautions pour éviter qu’il ne vous arrive ce qu'il m’est arrivé.

 

Ma maman m’a offert l’une des Rolls Royce des machines à coudre sur laquelle je pouvais tout matelasser (ou presque). Pour la remercier, je lui ai matelassé un patchwork à poser sur son canapé de 2,5m x 2,5m.

Je n’ai pas eu trop de difficulté à le faire passer sous le bras de la machine, mais j’ai oublié un aspect du problème, le poids du quilt ! ….. J’ai perdu pendant 6 mois l’usage de mon épaule donc de mon bras et de nombreuses séances de kiné furent nécessaires.

 

Donc avec une machine à coudre, prudence et modération sont de mise.

 

 

 

 


Il ne me restait plus qu’à tester la LONG ARM.

Par nécessité, j’ai commencé à prendre des cours sur long arm à Sainte Marie aux Mines avec Handiquilter.

 

Au fait, je vous les recommande, que vous travailliez sur une machine à coudre ou sur une long arm ou que vous envisagiez de quilter vous-mêmes à la machine vos patchworks.

 

Les enseignants sont excellents, de vrais professionnels et les cours sont à un prix très très abordable au regard de ce qui se pratique en la matière.

 

Après deux années d’essais, j’ai sauté le pas, essayer c’était adopter la solution.

 

Toutefois, cela a un coût mais c’est une excellente solution si vous savez quilter à la machine.

 

 

 

 

 

 

 

MAIS SI VOUS N’AIMEZ VRAIMENT PAS MATELASSER VOS PATCHWORKS ou si vous ne voulez pas investir dans une long arm, faites appel à une professionnelle du quilting pour autrui.

 

Elles sont de plus en plus nombreuses en France, vous en trouverez probablement une près de chez vous (sinon, rendez vous dans les bonnes adresses de la revue les Nouvelles du patchwork de France Patchwork).

 

Contrairement à ce que l’on peut penser, la solution n’est pas nécessairement très onéreuse.

Il existe le matelassage personnalisé, plus cher, mais aussi le matelassage dit Edge to Edge, qui rend la solution très abordable.

 

Toutefois, n’oubliez pas une chose : le résultat du matelassage dépendra de la qualité du montage de votre patchwork, des appliqués non centrés, des coutures mal faites, des patchworks qui gondolent. Tous ces défauts ne facilitent pas le travail de la professionnelle qui ne peut accomplir des miracles.

 

Lisez bien les instructions, souvent, broderies, yoyos, boutons, etc ….ne doivent pas être posés avant le matelassage.

Enfin, le matelassage en piqué libre, même réalisé sur une long arm, est le matelassage d’un être humain. 

 

Seul Dieu est parfait !

 

Un peu de respect pour le travail de ces personnes qui matelassent pour vous et d’humilité face à ce qu’elles réalisent (le matelassage est plus facile à dire qu’à faire) car je suis toujours outrée de voir les propos qui circulent parfois au sein de certains groupes!

Il est très facile de critiquer quand on ne sait pas faire soi-même!

 

Si leur travail ne vous convient pas, pourquoi ne pas quilter vous-même ?

 

 

Ou laissez vos patchworks mourir au fond d’une armoire?